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Discussion(s)

Réactions autour des Rencontres 2004

2e Rencontres du Cinéma Indépendant de Bordeaux entamons le débat... Les deuxièmes Rencontres du Cinéma Indépendant de Bordeaux se tiendront le vendredi 12 mars, à 20 heures au cinéma Jean Vigo, rue Franklin à Bordeaux.

C’est un programme de près de deux heures qui a été sélectionné pour cette soirée, dont le critère principale de sélection était l’indépendance de production, mais en restant ouvert sur tout types de films, de la fiction au docu en passant par l’expérimental. 13 films au total seront donc diffusés, dont 2 documentaires.

Pour une première vue d’ensemble, ont peu déjà dire que la sélection ne présente pas une grande homogénéité, les films expérimentaux côtoyant les comédies, pastiches et autres films plus intimistes. Ce qui est en tout cas indéniable, c‘est que les jeunes auteurs bordelais ne manquent pas d’idée, que ce soit de réalisation, de sujets, de scénarios, et même, au niveau plastique. On peut parler ici de la performance voulue à la base de Burka, d’Armelle Jayet, Laetitia Daleme et David Tresco, dont le principe de départ est d’envoyer une femme en Burka sur une plage en plein été, le questionnement proposé par David Foucher dans Au Boulot ! qui réfléchit sur le travail des enfants dans notre société, ou encore la recherche plastique dans le clip de Marie Laure Wiel, Reverb, qui explore les distorsions causées par une caméra aquatique.

Le questionnement est aussi à la base de beaucoup de films, et notamment un questionnement sur la société actuelle, et la place de chacun dans celle-ci, comme le long trip en voix off qui ouvre ce programme, C’était Hier, d’Isabelle Yambi, William Maigret, Fred Vigneau et Stéphane Perrone, récit d’écorché vif, qui raconte la vie d’un groupe d’asociaux, à mi-chemin entre la sensation de folie et un certain mode de vie parallèle. Les questions aussi avec le documentaire d’Audrey Chassenard, Mamé, et les relations inter-générations, qui sont les vieux aujourd’hui, et quelles peut être leurs places dans un cinéma dont ils sont le plus souvent exclus.

Malheureusement, ces projets ne sont pas toujours très bien exploités. On a souvent une impression d’inabouti dans le processus, que les films ne vont jusqu’où ils devraient. On peut ainsi regretter que malgré une voix-off très écrite mais efficace, C’était Hier n’offre en image qu’une simple illustration des errements cités dans le texte, sans donner quelque chose de plus à voir, où encore que Reverb et Last Vibration, les deux films les plus réussis du point de vue esthétique, n’ont en matière de scénario que des approximations sans réels enjeux. La liberté se fait sentir, en même temps qu’un manque de rigueur qui est encore trop préjudiciable a beaucoup d’entre eux.

Malgré tout cette sélection est plutôt intéressante car tous les auteurs ont gardé un certain esprit de la création audiovisuelle, et les différentes propositions de voir cet art autrement que par les programmes ultra-formaté de la télé prouve que d’autres voies sont possibles.

Vous m’excuserez pour ce premier jet d’un texte pas vraiment travaillé, et j’espère que vous serez nombreux à donner votre avis sur les films diffusés vendredi soir.

Mes coups de cœur : C’était Hier, Reverb, Last Vibration et Au Boulot !

C’ETAIT HIER de Isabelle YAMBI, William MAIGRET, Fred VRIGNAUD et Stéphane PERRONE : En voix off, le récit d’un paumé, et la vie de ses compagnons. Un film qui exprime, avec une certaine lucidité, le renoncement à une intégration dans une société incapable de proposer une vie décente et en rapport aux personnalités de chacun. Un long trip planant, avec une voix off très bien écrite, mais un petit manque d’ambition dans l’image.

LE LÉGUME DE LA PUISSANCE de Fabrice MARACHE, Raphaël PILOSIO et Luo HAO : Comédie puérile

REVERB de Marie Laure WIEL : Recherche plastique sur l’image déformée, très joli clip, mais un peu long et au scénario énigmatique à opposer à la réussite visuelle.

JESUS IS ALIVE de Étienne HACQUIN : 2 sketchs digne des frères Coen des mauvais jours s’étant défoncé avec les membres de Jackass. Liberté Totale

AU BOULOT ! de David FOUCHER : Documentaire très intéressant sur le travail des enfants. Un film qui va au bout de sa pensée, et qui propose à voir et à réfléchir.

LAST VIBRATION de Jean Baptiste FILLEAU : Un début énigmatique et une recherche visuelle dans le cadre et les décors alléchantes, mais des longueurs dans un scénario assez vague.

’ROLE D’OISEAU de Pierre DULBECCO : Conte familial qui laisse craindre le pire pour dévoiler une vision très libre et amusante de la propre famille du réalisateur.

SUR LA TERRE COMME AU CIEL de Jérôme MEYNARDIE : Film de guerre plutôt classique et intéressant.

MAME de Audrey CHASSENARD : Documentaire sur l’anniversaire d’une mamie ayant une pèche incroyable, un personnage attachant qu’il est rare de voir à l’écran, un questionnement sur la vieillesse et sa solitude.

BURKA de Armelle JAYET, Laetitia DALEME et David TRESCO : Performance avec un postulat original, celui de faire se promener une femme en Burka sur une plage en plein été. Malheureusement, la réalisation est complètement inadaptée au sujet.

A LA LONGUE de Carl C : Film expérimental qui restera pour moi un mystère.

BAISER VOLE de Étienne HACQUIN : Un questionnement sur le corps et ses mouvements à l’écran, sous la forme d’une farce un peu bizarre.

KARATE FIGHTER 2 de Hugues LALANNE : Parodie beaucoup trop longue de film de karaté, malgré une relative maîtrise technique et visuelle du sujet.

A lire également à propos des Rencontres :

http://www.atis-asso.org/mag_item.asp ?item=960

Une info postée par Gael Vidal le 09/03/2004 18:32:08


LA SUITE Pascal Babin répond à Gaêl Vidal à propos des Rencontres du Cinéma Indépendant de Bordeaux Afin de générer le débat au sujet de la Deuxième Rencontre du Cinéma Indépendant de Bordeaux, je me devais de réagir en tant que membre du jury de la sélection de cette année. A la lecture du compte-rendu de la projection par Gaël Vidal, plusieurs aspects m’ont paru important d’être éclaircis. Il écrit notament que "la sélection ne présente pas une grande homogénéité." Je ne peux que m’étonner d’une telle remarque.

En effet, la sélection n’est pas homogène, mais j’ajouterais heureusement ! Si elle l’avait été, il me semble que cela aurait été inquiétant. Cela signifierait que les jeunes auteurs aquitains n’ont aujourd’hui, dans leur ensemble, qu’une seule et même vision de l’outil cinématographique, ou alors, que les membres du jury n’ont souhaité y voir qu’une idée unique du cinéma.

Cette hétérogènéité de la sélection je la trouve justement trés rassurante car cela montre tout bètement qu’il n’y a pas qu’une seule manière de faire du cinéma, à fortiori lorsqu’on est libre dans sa création, que les contingences matérielles et techniques ne répondent pas systématiquement de la qualité créatrice d’un film et que le spectateur d’aujourd’hui sait percevoir et apprécier une oeuvre au delà du clivage amateur-professionnel et malgré quelques imperfections que l’on retrouve d’ailleurs à tous les niveaux.

A ce propos, il me semble nécessaire d’insister sur la notion d’indépendance attribuée à ces rencontres. Le terme est important car il permet justement de ne pas prendre en compte le clivage amateur-professionnel et par conséquent de ne pas considérer les auteurs inclus dans la programmation comme des "apprentis cinéastes".

Si certains en sont effectivement à leur début et se destinent à une carrière de cinéaste, d’autres n’ont pas forcément cette ambition et ne sont que des artistes divers (plasticiens, écrivains, photographes...) qui se sont essayés au support audiovisuel, ou bien de simples passionnés qui ont osé le passage à l’acte. Est-ce que cela implique nécessairement un dillétantisme dans la création et une absence obligée de sincérité dans leurs oeuvres ? Cela me parait injustifié.

La notion d’indépendance suppose d’abord un nouveau circuit de production (et de diffusion) et qui s’oppose de fait au circuit institutionnel et commercial. Dès lors, cela signifie que l’outil cinématographique existe à toutes les échelles et qu’il s’agit avant tout de s’en emparer.

Tous les auteurs présents dans la sélection se sont effectivement lancés dans la réalisation, guidés par un désir personnel ; certains , il est vrai, avec plus d’assurance que d’autres, mais qu’importe finalement. Pour nous spectateurs, il s’agit surtout de découvrir des films, des univers, des réalités auxquels nous ne pouvons avoir accès autrement que par ce genre de manifestation.

A nous donc de savoir y soutirer quelque intérêt, plaisir ou enseignement par delà le mythe de la perfectibilité et du talent qui, à chaques fois, me fait penser à l’idée de propreté de la copie que l’on doit rendre à son prof.

Si ces films peuvent paraître brouillons, c’est d’abord et surtrout parce que leurs auteurs n’ont de compte à rendre à personne et qu’il se réfèrent en premier lieu à eux-même. Du coup, c’est cette unité, ce caractère homogène à l’intérieur du film qui a présidé à nos choix parmi la quarantaine de films reçus. Il s’agissait de savoir comment et autour de quoi le film s’organisait et surtout si cette organisation parvenait à se maintenir à travers les différents éléments du film.

Bien sûr, on ne peut oublier l’aspect purement subjectif de nos choix ; il ne s’agit nullement d’ un "best of" mais plutôt d’une sélection correspondant à la sensibilité des trois personnes constituant le jury.

Evidemment, on peut préférer tel film à tel autre, considérer certains plus pertinents, d’autres plus maladroits. Il n’empèche que ces films existent tels qu’ils sont et non tels qu’il devrait être et je trouve peut-être risqué de reprocher à celui-là une faiblesse de scénario et à celui-ci une absence de mise en scène car c’est bien parce que ces oeuvres sont brutes et imparfaites qu’elles sont pertinentes à nos yeux.

A ce propos, Jean Dubuffet écrivait trés justement : "Une chanson que braille une fille en brossant l’escalier me bouleverse plus qu’une savante cantate. Chacun son goût. J’aime le peu. J’aime aussi l’embryonnaire, le mal façonné, l’imparfait, le mêlé.J’aime mieux les diamants bruts dans leur gangue. Et avec des crapauds."

PASCAL BABIN

Suite du débat dans le Forum :

http://www.atis-asso.org/forum/

Une info postée par Davy Gorchon le 17/03/2004 17:16:26

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Publié 11 mai 2004 par webparadoxal.
Mise à jour mardi 11 mai 2004



Article paru dans SUD OUEST - Les Rencontres 2004...

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