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Discussion(s)

Les Rencontres 2005 : impressions

LES PROGRAMMATEURS

Thierry BALANS generaltigre@yahoo.fr
Marie CANET
Sylvain LACROIX

LA SELECTION (pour une description prospective)

1-MARTEL EN TETE, de Fabrice Marache. Durée : 22 min. fabrixio@technart.net
Un documentaire tourné à Poitiers, sur les traces de Charles Martel. Un contrepoint sur la véritable dimension historique de la bataille mythique de 732, au terme de laquelle Charles Martel a « stoppé l’invasion des Arabes » - cf. les manuels scolaires -, et une interrogation sur l’historicisation - l’histori-fiction ? - et ses conséquences : il faut entendre les enfants interrogés pour mesurer le danger qu’il y a à travestir les faits...

2-TATENCULES, des frères Huéon. Durée : 8 min
tatencules@yahoo.com

Dans deux appartements voisins, deux téléphages vivent de manière différente la même expérience : tandis que l’un entre rapidement dans une violente phase de manque, l’autre a trouvé le moyen ingénieux de contrevenir à la coupure de courant qui les prive de télé... Une expérience fantastique qui porte à penser que la fiction n’est pas toujours du côté de l’écran que l’on croit.

3-L’ENFANT QUI PLEURAIT DES COURGETTES, de Gaël Roboam. Durée : 21 min
Le titre donne le ton, en même temps qu’il pitche le film : c’est un conte, qui pourrait commencer par « il était une fois... », donc, un enfant qui pleurait des courgettes ! Dans une forme contemporaine, et sur un mode comique, une fable qui repose sur d’éternels thèmes : l’enfance, son rapport avec le monde des adultes, l’incompréhension voire la peur face à la différence,...

4-BOYZ TOO RABBIT, de Paul Dupouy. Durée : 12 min
info@boxbanana.tk

Été 2003. Alors que la canicule étouffe le pays, assèche les plus vieux et échauffe les esprits, trois hommes se retrouvent dans une maison perdue au milieu de la forêt landaise. De leur réunion doit naître quelque chose qui se fait attendre jusqu’à la fin et dont on se demande s’il a bien eu lieu une fois la faim consommée... Les images sont là pour prouver que oui.

5-NON SENS, de Arnaud Lalanne. Durée : 7 min
naute@bigfoot.com

Un objet plastique où le rêve relève de l’acte et l’acte se révèle prémonition du rêve : bilan, un film qui finit là où il commence, un aller ET un retour symétriques, tendus sur le fil d’une narration épurée et onirique qui mène un jeu trouble entre déjà-vu et déjà-vécu.

6-DONKEY SHOOT, de Hugues Lalanne, Guilhem Messant et Stephen Antoine. Durée : 22 min
Une parodie moderne de Don Quichotte : les modèles du preux chevalier deviennent John MacLane et Joe Hallenbecq, Rossinante devient un vélomoteur douteux, Sancho, un soûlard de Portugaiche immigré, Dulcinée, une tenancière de bar... et à la place des moulins à vent, un vieillard en guise de dangereux terroriste. Quand Cervantès se moquait des romans de chevalerie, les auteurs de Donkey Shoot usent et détournent la violence et les codes (politiquement corrects) des films d’action à l’américaine.

7-BLOCKHAUS, de Isabelle Yambi & William Maigret. Durée : 3 min
isawils@yahoo.fr

A l’intérieur, c’est gris, granuleux, compact. A l’extérieur - c’est à l’extérieur : du bruit, des cris, du son comme à l’état brut... une rave ? Dans un blockhaus, on est à l’abri, mais trop, au point que ça peut devenir angoissant. Une expérience traumatique.

8-AVEC VAUTOURS, de Xabi Molia. Durée : 22 min
fxmolia@yahoo.fr

Deux hommes partent pour une randonnée dans la montagne. Ils transportent un corps. Beaucoup d’espace, beaucoup de champ... mais peu d’horizon : une étrange sensation de huis clos resserre l’action au plus près des personnages, qui semblent obéir chacun à des raisons identiques en apparence (respecter les dernières volontés du propriétaire du corps en question) mais qui s’avèreront ce qu’elles sont au moment où se révèleront les véritables vautours.

PREMIÈRES IMPRESSIONS

Pour leur troisième édition, les Rencontres du cinéma indépendant de Bordeaux ont conservé l’esprit des éditions précédentes, à savoir la volonté de donner à voir plutôt que de montrer et d’entamer le débat (sur les conditions de réalisation et de diffusion de la création audiovisuelle) plutôt que de croire qu’il existe. Dans la continuité des sélections précédentes, la sélection de 2005 se révèle cohérente dans son hétérogénéité : ainsi continue-t-on de passer d’un genre à l’autre, d’un support à l’autre, d’un format à l’autre. Encore que sur ce dernier point, la sélection de 2005 s’avère très différente de celles de 2003 et 2004 : quand celles-ci diffusaient 16, puis 13 films, la sélection de 2005, pour une durée totale de projection équivalente, en a proposé 8. De là à dire que 2005 concrétise une tendance, il n’y a qu’un pas - que personnellement je m’abstiendrai de faire... Mais comme on dit : les chiffres parlent, et trois films cette année dépassent les 20 minutes. Cette simple remarque est le meilleur moyen de dépasser la simple comparaison des éditions entre elles et de s’interroger sur la spécificité du cru 2005 et sur l’avenir des Rencontres du cinéma indépendant.

Au premier plan figurent la créativité et la variété des oeuvres proposées. Au second, la hausse de la qualité des films proposés. Mais pas dans le sens d’un « c’était bien mieux cette année » ou d’un (pire) « c’est vrai que quand on y pense, les films de l’année dernière, y zétaient pas géniaux »... Ce débat-là n’a aucun sens. Mieux : c’est précisément ce genre de discours que dénonce par sa seule existence une manifestation culturelle qui se veut indépendante comme celle des Rencontres organisées par Paradoxal.
Non, la qualité dont je parle, c’est celle qui fait de cet ensemble de films une illustration exemplaire de ce qui peut se faire en matière d’expression artistique sur support audiovisuel, et cohérente avec le projet de rencontres de Paradoxal, plutôt que de festival, où les films s’offrent au jugement de chacun et à la comparaison de tous, (certes !) mais occultent le plus souvent le fait que le choix proposé est lié aux conditions de production et de diffusion tout en feignant d’ignorer, dans la mesure où celles-ci obéissent aux lois du marché, depuis que la culture est devenue un produit de consommation, dans une société de consommation - où règnent en maîtres le goût et le jugement de chacun - , que c’est une réduction dangereusement pernicieuse que de dire que ce qui se voit, c’est ce qui se fait...
Paradoxal soutient la création audiovisuelle avant tout comme mode d’expression (artistique, scientifique, etc, peu importe l’adjectif, ce qui doit fédérer, il me semble, c’est l’utilisation de l’image comme medium) et comme lieu d’échange, de débat, ... de rencontres ! C’est donc dans le sens de sa capacité à rendre compte d’un état des choses et à exprimer un parti pris que j’entends la qualité de la sélection de 2005.

Symptomatiquement d’ailleurs, plusieurs films abordent sous des traitements différents la place de l’image dans la société, et plus particulièrement le rôle de la TV dans la diffusion de ces images tant décriées (voir Boys too rabbit, Tatencules, et même Donkey Shoot), quand ce n’est pas simplement la valeur de tout discours, quel qu’il soit, qui est attaquée (Martel en tête).

Les Rencontres 2005 ont donc su poursuivre le mouvement initié en 2003 tout en explorant les voies du renouvellement. Alors oui, parions sur la pérennité des Rencontres du cinéma indépendant, puisque celles-ci ont parié sur la pérennité du cinéma indépendant !

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Publié 6 avril 2005 par julienp.
Mise à jour jeudi 21 avril 2005



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